Silhouette Et Gr
Quelle est la silhouette d'aujourd'hui ?
J'ai été frappé par la couverture du magazine Votre beauté de mars, titrée "Moi en mieux". La recommandation est de faire exister notre corps en essayant à la fois de l'entretenir et de le faire obéir à des normes minimales. Dans l'ensemble, la silhouette fait l'objet d'une grande tolérance. La norme la plus forte est celle de la minceur. La minceur, c'est la mobilité, la vitesse, c'est la silhouette qui convient à l'âge de la communication.
La silhouette et son profil d’emblée visible sont devenus indices de bien-être possible, voire de conformité, autant qu’indices de troubles possibles, voire de danger. L’une et l’autre doivent être l’objet de surveillance intime. Ils doivent s’évaluer, se travailler. L’état de la silhouette est quasiment aujourd’hui une valeur : une présentation spécifique de soi. Ce mot « silhouette » pourtant, apparu dans les années 1760, longtemps cantonné à l’univers des dessinateurs, n’a pas toujours eu l’enjeu qu’il cristallise aujourd’hui. Ses glissements de sens sont nombreux. Ils révèlent la place croissante prise par le regard porté aux allures et aux anatomies. Comme ils révèlent la place croissante prise par les pratiques censées les maîtriser.
La suite plus récente, on la connaît. Le retour des femmes aux poitrines proéminentes dans les années 50 comme Marilyn Monroe, Jane Mansfield (ci-contre), les Bunnies, souvent vêtues de bustiers et de guêpières marquant leur taille.
L’aube des années 70 et le mouvement hippie, voient les femmes se débarrasser des gaines et soutiens-gorge pour afficher librement leur silhouette. Bienvenue maintenant dans le troisième millénaire, où la courbe en S a la cote.
Une femme élancée et mince arbore une poitrine et des fesses plantureuses. Un idéal bien difficile à atteindre, même avec la meilleure volonté sportive, ce qui ouvre la porte à la chirurgie esthétique.
« Autrefois les femmes portaient des corsets, aujourd’hui elles se font