Sommes-nous responsables de notre bonheur ?
Introduction : Dans son ouvrage La peau de chagrin, Honoré de Balzac nous propose de suivre les mésaventures du jeune Raphaël de Valentin qui, après un énième échec, tombe par hasard chez un antiquaire et devient le propriétaire d'une peau de chagrin. Il s'agit d'un talisman qui a le pouvoir d'exaucer les désirs et vœux de son propriétaire, mais dont la taille diminue à mesure que les vœux sont désirés et exaucés. Le roman fantastique de Balzac …afficher plus de contenu…
Dans un premier temps, nous montrerons nous sommes responsables de notre bonheur car ce dernier est fondamentalement « notre » affaire : le bonheur est communément conçu comme un intérêt personnel, vécu singulièrement par l'expérience du maximum de plaisirs, dont l'individu est le seul étalon et acteur.
Mais dans un second moment, nous prendrons conscience que cette représentation commune du bonheur est illusoire et qu'elle conduit l'homme irrésistiblement à la frustration car, ainsi défini, le bonheur échappera inéluctablement au champ d'action de l'homme. Pour terminer, dans une ultime étape, …afficher plus de contenu…
Or tout vouloir a pour principe un besoin, un manque donc une douleur ; c'est par nature, nécessairement, qu'ils doivent devenir la proie de la douleur. Mais que la volonté vienne à manquer d'objet, qu'une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer, et les voilà tombés dans un vide épouvantable, dans l'ennui ; leur nature, leur existence leur pèse d'un poids intolérable. La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui ; ce sont là les deux éléments dont elle est faite, en somme. […] Ce qui fait l'occupation de tout être vivant, ce qui le tient en mouvement, c'est le désir de vivre. »
Argument 3 : L'homme ne peut connaître le bonheur ainsi défini car il est incapable d'en avoir