Sous Le Pont Mirabeau
Séquence VII « Le pont Mirabeau », Alcools, 1913, Guillaume Apollinaire.
● Guillaume Apollinaire (1880-1918) est né à Rome, d’un père militaire qui abandonna sa mère après sa naissance. Après une jeunesse cultivée, il tente plusieurs métiers et publie ses premiers textes en 1902. Installé à Paris, dès 1907, par sa culture et ses écrits, il s’impose comme une figure de l’avant-garde artistique. En 1913, il publie son chef-d’œuvre, Alcools, puis s’engage dans la guerre de 1914-1918. Blessé, il meurt en 1918, de la grippe espagnole, alors qu’il vient d’épouser Jacqueline Kolb.
Il est également l’auteur de Calligrammes et de Lettres à Lou, recueil de lettres et de poèmes envoyés du front, à sa bien-aimée.
● Alcools, qui a failli s’appeler Le Vent du Rhin, puis Eau de Vie, est paru au Mercure de France en avril 1913. Les dates en sont données par le sous-titre 1898-1913 : Cette période de composition va de la fin du symbolisme à l’affirmation de « L’esprit nouveau » et à la veille de la Première guerre mondiale. Près de la moitié des poèmes d’Alcools sont composés en 1901-1902), grâce à l’amour qu’il éprouve pour Annie Playden : La section des « Rhénanes » reste le pivot de l’œuvre. Lorsqu’il compose son recueil, Apollinaire ne s’attache pas à suivre un ordre chronologique. S’il conserve parfois des suites, il se plaît également à brouiller les cartes, notamment en plaçant « Zone » en tête du livre, ou en plaçant également au début du livre « Le Pont Mirabeau » écrit en 1911. Les « Rhénanes » sont quant à elles dispersées dans le volume. Les thèmes que développe ce recueil sont multiples : La beauté du monde moderne, la poésie du quotidien, l’ivresse de l’univers, la mélancolie et le passage du temps, la souffrance amoureuse, les exilés de toutes espèces, la solitude dans la foule, la figure incertaine du poète, la ville.
● Publié en 1912, dans la revue Les soirées de Paris, ce poème est inspiré par Marie