Soyez bon pour le poete supervielle
Introduction :
Les poètes se sont souvent interrogés sur leur place et leur rôle dans la société. Jules Supervielle, dans ses Poèmes de l'humour triste (1919), se pose la question, lui aussi, et il y répond, en particulier, dans le poème « Soyez bon pour le Poète. » Comment justifie-t-il la recommandation qu'il fait d'aimer les poètes? Pour convaincre les lecteurs, Supervielle fait un véritable plaidoyer en faveur des poètes, tout en proposant sa propre conception du travail poétique ; il rejoint ainsi une longue tradition, mais il le fait sur un ton très personnel.
1. Le plaidoyer en faveur du « Poète » Le poème de Supervielle est un plaidoyer en faveur du « Poète » en général, avec un « P » majuscule. Cela ce voit à travers le système énonciatif utilisé, les arguments présentés et l'image que l'auteur donne du poète. a) Le système énonciatif • Le texte commence et finit avec un impératif (v. 1 et v.5). Le premier interpelle le lecteur sur le ton de la prière plus que de l'injonction : « Soyez bon pour le Poète » . Le deuxième impératif, à la première personne du pluriel, rassemble l'auteur et le lecteur dans une invitation qui ce veut mobilisante et enthousiaste : « Donnons-lui la casquette d'interprète ». • D'ailleurs, dans l'ensemble du texte, Jules Supervielle emploie souvent les marque de la personne du pluriel : « nous prètent » (v.3), « nos maux » (v.4), « notre jumeau »(v.5), « donnant pour nous » (v.11) et « nos infinitésimaux » (v.14), pour montrer l'auteur et le lecteur sont impliqués tous les deux dans les activités du poète. b) Les arguments Ce plaidoyer est encore plus évident quand on constate que l'ensemble du texte se présente comme une série d'arguments énumérant les raisons qu'il y a d'être bon pour les poètes: • Argument d'ordre affectif : -le poète