La poésie est l’art du langage qui explore et utilise toutes les ressources possibles pour exprimer des sentiments et diverses émotions. Dans l’œuvre de Baudelaire, Les Fleurs du Mal , la poésie est souvent associée à des sentiments mélancoliques ou de désespoir qu’il nomme le « spleen ». Pourtant la poésie peut aussi être utilisée comme outil de consolation au malheur du poète. La consolation permet de soulager la douleur ou d’apporter du réconfort à une peine …afficher plus de contenu…

Le mot spleen signifie « rate » en anglais et plus largement la mélancolie en français car on croyait autrefois que la mélancolie était issue de la maladie de la bile noire sécrétée par la rate. Il décrit le mal-être du poète. C’est un sentiment de tourment, de tristesse et de désespoir. Dans le quatrième « Quand le ciel bas et lourd », Baudelaire décrit combien il se sent enfermé dans l’angoisse et le danger de la folie qui le guette comme le suggère les deux vers suivants : « Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées/ Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux ». En effet, dans ce poème, l’Angoisse vainc l’Espoir puisqu’elle plante « son drapeau noir » sur le crâne du poète. Par ailleurs, le titre de la section « Spleen et Idéal » montre Baudelaire écartelé entre une aspiration à l’idéal qui nous élève et le spleen qui est souvent associé à l’angoisse et à …afficher plus de contenu…

Le mal est au cœur de l’œuvre. Il est visible dans la souffrance du poète, mais également dans la violence qui en résulte. Dans « Le Vampire » on voit par exemple le poète tenté par le suicide par le « glaive » ou par le « poison ». En effet, si le poète partage sa souffrance à travers ses poèmes, il ne s’agit pas de chercher à alléger cette souffrance, mais de la transformer en écriture poétique, de transformer la boue en or. Le poème « La Nuit de Mai, Le Pélican » développe la vision romantique du poète maudit qui doit se sacrifier et souffrir pour pouvoir écrire. Le pélican représente le poète et les enfants les lecteurs. La poésie permet ainsi de sublimer sa souffrance en écriture. Un autre exemple de transformation de douleur en écriture se trouve dans le poème de Baudelaire « L’Albatros ». C’est la souffrance du poète incompris qui est la matière première du poème. Cette capacité à