Spleen
Nous avons ici affaire à un empilement de métaphores. On trouve de prime abord une comparaison au vers 5 (« mon triste cerveau ») et une métaphore au vers suivant (« C’est une pyramide » + « un immense caveau »). Nous avons affaire en l’occurrence à des métaphores in praesentia.
Les métaphores de notre texte
Vers 8, vers 11 « tu n’es plus […] qu’un granit […] un vieux sphinx ignoré » → Le manque de variété sur le plan de la structure métaphorique crée un effet d’accumulation (hyperbole). Le sujet veut dire quelque chose de lui-même : dans notre poème, celui qui parle se sert de comparants pour parler de lui. Il s’agit ici de métaphores réifiantes (latin res, rei, fém. : « chose ») : le sujet se compare à des choses. Les sèmes communs sont la vieillesse, l’Antiquité. On appelle motif de la métaphore ce qui fonde l’analogie (c’est-à-dire les sèmes communs) : il s’agit en l’occurrence des sèmes suivants : pyramide vieux boudoir vieux sphinx cimetière etc. → Il n’y a pas de gradation vers l’horreur. Les sèmes communs sont tous des contenants lourds, imposants, minéraux. Ces derniers sont saturés d’objets (« qui contient plus de morts que… », « plein de », etc. → il y a prolifération inquiétante de la matière. Les contenus, eux aussi, évoquent la saturation : « lourds cheveux » / « lourds flocons » (vers 4 et 16) : le décor posé n’a rien de réaliste, il est déformé par la subjectivité du poète. L’évocation de la mort se fait par l’euphémisme : « roses fanées », « flacon débouché » (vers 11 et 14). L’image du sphinx, aux vers 22 et suivants, est l’ultime image de soi : cette image rappelle la lourdeur, la vieillesse, la mort.
Les métonymies
La métonymie est un trope (figure de substitution) : il s’agit d’un rapport de contiguïté