Stanley kubrick-machine head
Stanley Kubrick, avec son « Dr Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et aimer la bombe », atteint un point de non-retour dans une dialectique qui s’impose entre machine et machination – assemblage et complot.
C’est on ne peut plus limpide : la course à l’armement nucléaire entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, comme mécanisme, symptôme d’une plus grande machine générée par des années de guerre froide, culmine à son couronnement par la mise en application de la machine toute entière.
Le film nous dépeint l’inexorable mise en route de l’anéantissement total par la bombe nucléaire jusqu’à son effectuation finale.
L’Amérique, ici responsable de l’holocauste nucléaire, ne se disculpe que piteusement de sa « bévue », arguant de sa prévision erronée d’une attaque du bloc russe.
Il n’empêche : la machination faisait partie de la machine – cqfd
En voyant les derniers plans de « Folamour » qui nous montrent un florilège de champignons atomiques, nous ignorons encore tout d’un Kubrick qui, à l’avenir, n’aura de cesse de creuser une relation symbiotique entre machine et machination jusqu’à en cristalliser la confusion – la machination EST aussi une machine -, ou la dilution – la machine, indiscernable de la machination, et vice-versa.
Puisque Kubrick en fini avec le monde dans « Folamour », il lui incombe, par la suite, de repenser le monde tel qu’il s’est terminé, non pour le réinventer ou le rendre meilleur, mais pour y accentuer, tantôt des effets de machine, tantôt de machination qui le secoueront dans sa nature nouvellement révélée de machine primordiale.
C’est sans doute toute cette mise en œuvre du cinéaste qui nous fera croire à un Kubrick absolument pessimiste, alors que cette démarche – que l’on nommera volontiers « clinique » -, machinique en elle-même, verra poindre des issues libératrices, rédemptrices pour l’homme, parcimonieuses il est vrai, dans des contextes constamment aveuglants, saturés de