Stradivarius et ses instruments- un facteur majeur dans l'avènement de la musique baroque?
« Seul un Stradivarius permettra à votre art de s’épanouir. »
Jean Diwo dans son livre « les violons du roi » rapporte cette remarque faite par un mélomane et destinée à un jeune compositeur et interprète dont le nom et le talent allaient devenir légendaires : Antonio Vivaldi.
Dans ce travail, j’essayerai de répondre à la question de savoir s’il est justifié de considérer Stradivarius et ses violons comme un facteur important dans l’avènement de la musique baroque.
J’analyserai en premier lieu les aspects essentiels de l’Italie musicale à l’époque de Stradivarius en me focalisant sur l’avènement du baroque, les caractéristiques de ce nouveau style ainsi que le développement de la musique instrumentale et sa rhétorique en insistant sur les exigences posées aux instruments.
Les deux chapitres suivants seront dédiés à Antonio Stradivari, à l’évolution de ses violons et aux « secrets » qui en ont fait leur renommée.
En conclusion j’aborderai les parcours de trois grands compositeurs de l’époque avant de décrire l’œuvre de Corelli la Folia sous l’angle de ce qui est exigé du violoniste et de son instrument.
I. L’Italie musicale à l’époque de Stradivarius
La période baroque se situe entre la Renaissance et le Classicisme. Elle débute symboliquement avec le premier véritable opéra « L’Orfeo » de Claude Monteverdi en 1600 et se termine vers 1750 avec les fameux compositeurs Jean Sebastien Bach ou Georg Friedrich Haendel. Cette période est très féconde dans de nombreux domaines : on parle bien entendu de la musique baroque mais aussi de l’architecture, de la peinture, de la littérature ou de la sculpture. La manière dont l’homme se voit se détache petit à petit de la conception de la Renaissance qui consistait à dédier tous ses actes à Dieu en signe de reconnaissance infinie. On passe ainsi à une conception différente des choses. L’homme de l’époque baroque se perçoit comme un être sensible, animé de passions et d’imagination.