substance aristote
Philosophie générale, Jeanne-Marie Roux : La substance
Textes d’Aristote
Les textes sont extraits des ouvrages indiqués en bibliographie.
1. Métaphysique, t.1, Livre Δ, 8 : < Substance – ούσία >
« Substance » se dit des corps simples, tels que la Terre, le Feu, l’Eau et toutes les choses analogues1 ; en général, des corps et de leurs composés, tant les animaux que les astres ; et enfin, des parties de ces corps. Toutes ces choses sont appelées substances parce qu’elles ne sont pas prédicats d’un sujet, mais que les autres choses sont prédicats d’elles. – Dans un autre sens, la substance est la cause immanente de l’existence des êtres d’une nature telle qu’ils ne sont pas affirmés d’un sujet, par exemple l’âme pour un animal. – Ce sont aussi les parties immanentes de tels être, parties qui les limitent et déterminent leur individualité, et dont la destruction serait la destruction du tout ; telle est, au dire de certains philosophes2, la surface, pour le corps, et la ligne, pour la surface. Plus généralement, le nombre est considéré par ces philosophes, comme une substance de cette nature, car, une fois anéanti, il n’y aurait plus rien, et c’est lui qui limiterait toutes les choses. – Enfin, la quiddité exprimée dans la définition, est dite aussi la substance de chaque chose.
Il en résulte que la substance est prise en deux acceptions ; c’est le sujet dernier, celui qui n’est plus affirmé d’aucun autre, et c’est encore ce qui, étant l’individu pris dans son essence, est aussi séparable3 : de cette nature est la forme ou configuration de chaque être.
2. Extrait des Catégories
a) « Parmi les êtres, les uns sont affirmés d’un sujet, tout en n’étant dans aucun sujet : par exemple, homme est affirmé d’un sujet, savoir d’un certain homme, mais il n’est dans aucun sujet4. D’autres5 sont dans un sujet mais ne sont affirmés d’aucun sujet (par dans un sujet6, j’entends ce qui, ne se trouvant pas dans