Suis-je mon corps ?

5981 mots 24 pages
DS. N°7 Suis-je mon corps ? Avril 2005.
Tout le soin apporté aujourd’hui au corps semble montrer combien les gens s’identifient à leur corps dans son apparence. On s’efforce de gommer les rides, de rectifier certains traits du visage. Le corps devient le miroir de la personne ; c’est comme si l’image que nous donnons par notre corps concentrait toute notre personnalité et qu’il faille donc façonner l’image la plus parfaite de soi à travers son corps. Que penser d’une telle pratique sans doute plutôt inspirée par une société de consommation désireuse de faire prospérer le marché des cosmétiques et de la chirurgie esthétique que par une volonté d’indiquer aux individus les moyens de parvenir à être eux-mêmes ? Au-delà des modes, quel est le rapport de notre identité subjective à notre corps ? Et si la mode semble nous dire qu’il faut embellir notre corps parce que nous sommes ce corps, parce qu’il est en quelque sorte notre vitrine, d’autres expériences, plus modestes, semblent nous enseigner le contraire. Puis-je en effet me réduire à mon corps, ce corps parfois malade, fatigué, qui a besoin de dormir, de manger, qui n’est pas toujours très beau et que nous voudrions souvent pouvoir considérer comme le simple instrument docile de nos volontés ? Cette résistance du corps à la volonté que nous expérimentons tous les jours (je veux travailler mais j’ai besoin de dormir), n’est-elle pas le signe que nous ne sommes pas notre corps ? « Suis-je mon corps ? » : question paradoxale car au moment où je m’interroge sur une identification possible de ma subjectivité à la matérialité de mon corps, j’introduis avec le possessif « mon » une distance entre moi et ce corps que je considère comme mien. Pour être mien ce corps ne doit pas s’identifier à moi qui en suis le propriétaire. Mais comment est-ce possible si je suis de fait ce corps ? Le paradoxe de la formulation met en évidence une ambiguïté de fond : celle du mode de présence de mon corps à moi-même. Je ne suis pas

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