La nuit était tombée. Rose avait le cœur serré et pour s’assurer que Pierrot était toujours en vie, elle ressortit discrètement. Plus elle s’approchait de la marinière, plus son battement semblait embellir. Elle avait sur elle un fin voile qui ne la protégeait peu de la fraicheur et grelotant de peur et de froid, se courbait en deux et trottait pour se réchauffer. Elle arrivait bientôt au puis. La luminosité de la lune l’avait guide jusqu’à destination mais ayant fait se voyage plus d’une fois, elle connaissait la route. Elle arrivait. Elle prit une minute avant de prononcer le nom du chien, par peur de ne pas avoir de réponse. Son premier appel était de ce qu’il n’y a de plus discret. Elle murmura son nom une première, puis une deuxième fois avant de l’appeler vivement avec toutes les forces qu’il lui restait.
-« Pierrot ? Pierrot est-tu là ? Pierrot ? » Répétait-elle. Le Chien lui répondit d’un jappement faible. Rose se dit alors que c’était surement le dernier soir qu’elle l’entendait. Elle se mit à pleurer. Le chien jappa encore une ou deux fois avant de se faire grogner par l’autre plus gros chien. Il se tut et il eut alors une minute de silence. Rose pleura de nouveau. Elle se lamentait sur le sort de son pauvre compagnon et se mit à haïr les gens du village qui tous aussi avare les uns que les autres lui demandait de l’argent en échange d’une aide pour sauver son chien. Elle se dit que personne n’avait de cœur, que pour tous l’argent triomphait sur l’amour et que l’aide n’était qu’un principe sot pour ne pas avoir à payer un service. Mais au fond elle s’avait que s’était vrai. Elle-même vivait mal et aurait tout essayé pour gagner plus d’argent sur le malheur des autres.
Rose s’arrêta de pleurer et décida de rentrer. Elle marchait lentement soulevant ses pieds difficilement comme s’ils pesaient un poids considérable. Quand elle arriva à la hauteur de sa maison, elle crut apercevoir Pierrot, debout, vif comme la brise, l’attendant sur le seuil de la porte