sujet d'invention

569 mots 3 pages
«L'Ecole des femmes» ne décolle pas.
Tournant le dos aux spectateurs, appuyé sur une canne, tout de noir vêtu, la perruque blanche ondulant au vent, Pierre Arditi (Arnolphe) tient la pose avant que le premier vers de l'Ecole des femmes ne résonne dans la bouche de Christian Bouillette (Chrysalde). Le scénographe Philippe Marioge a choisit pour le décor un espace assez vide, très simple, voir même austère. Il y a seulement une estrade avec des trappes, une échelle et une malle, cela répond un désir de sobriété dans le traitement de la pièce. Le metteur en scène Didier Bezace, n'a pas cédé à la tentation du racolage avec carrosses, chevaux ou faux jardin. Il place l'Ecole des femmes sur le terrain du drame intime ou de la farce noire rythmée par le glas de l'église, aussi présent et intimidant qu'un muezzin de mosquée.

Pas de clone. Ces bonnes intentions esthétiques peinent pourtant à trouver une vraie traduction théâtrale. Depuis plus de trois siècles, historiens, critiques, metteurs en scène n'ont pas manqué de relever que l'Ecole des femmes a été créée, le 26 décembre 1662, quelques mois à peine après le mariage de Molière avec Armande Béjart. Il a 40 ans, elle en a 19, soit une différence d'âge guère moindre qu'entre Arnolphe et Agnès. On sait aussi à quel point le thème du cocufiage est central chez Molière. Et comment deux bons siècles avant Freud, il décrit parfaitement le mécanisme de l'obsession, ou comment la peur d'être cocu traduit un désir profond de l'être. Ce que Chrysalde, l'ami de bon sens (l'homme sans passions) exprime à sa manière: «Si n'être point cocu vous semble un si grand bien,/Ne vous point marier en est le vrai moyen.» Il faut pour autant se garder de trop chercher des clés à la pièce dans la biographie de son auteur. Dans son spectacle, Bezace ne cherche d'ailleurs pas à faire d'Arnolphe un clone du vrai Molière, mais il reste dans le registre de la tragédie personnelle: l'histoire d'un type vieillissant que la jalousie et la passion

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