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Le merveilleux enchante les enfants : une fée change une citrouille en carrosse, la clef est « fée », une « Peau d’âne » devient Princesse, le « Prince charmant » (pour reprendre le titre de Madame d’Aulnoy) épouse la « Cendrillon » persécutée par ses sœurs et sa marâtre. Ainsi, grâce au pouvoir consolateur et compensateur du conte, le jeune auditeur ou lecteur s’identifie aisément à cet autre enfant qui met en scène ses frustrations et parvient à les surmonter, avec le concours des fées, ou par sa seule intelligence. Souvent les fées, comme dans le conte du même nom, sont la métaphore de la reconnaissance des qualités méconnues de la jeune héroïne. On retrouve là l’un des secrets de la fascination exercée sur nos enfants par « Cendrillon » ou « La Belle au bois dormant » lorsqu’ils sont magnifiés par Walt Disney.Cependant un lecteur perspicace ne peut manquer de percevoir qu’au cœur du genre enfantin se cachent des mondes plus perceptibles à des adultes avertis et cultivés. Les Contes de Perrault ne seraient-ils donc pas destinés qu’aux enfants ? Nous verrons que la conception littéraire est telle qu’elle ne peut manquer son public de prédilection, mais aussi que dans l’écriture se glissent nombre d’allusions aux mœurs et aux querelles de l’époque, sans compter la lecture qu’en peut faire un psychanalyste.