Fragment 1 :

Il est tôt le matin, il fait très froid dans la salle où je suis enfermé. Comme à mon habitude, je suis vêtu de mon sombrero pour me réchauffer le crâne. Au plus loin que je me souvienne, j’avais reçu ce sombrero il y a plusieurs années, avant de m’être fait enfermer dans ce goulag. Je me demande encore pourquoi je suis là, mais j’y suis, et je ne peux pas y faire grand-chose. Une odeur horripilante de pisse règne dans cette salle, comme tous les jours d’ailleurs, étant donné que mes colocataires de cellule ne se retiennent guère pour se vider la vessie. Ils ne pensent même pas à l’horrible odeur qu’ils laisseront après. Mais passons, c’est devenu la routine. J’entends souvent des pas d’en-dehors de la cellule, sûrement des gardes. Dès que le bruit de ces pas est entendu par les autres prisonniers, ils ne cessent de dire « Doux Jésus ! ». J’entends très souvent parler de ce Jésus, mais je ne sais pas qui c’est. Qui est ce vieux bonhomme, qu’a-t-il fait de si important pour être si connu ? Je n’ai jamais osé poser la question de peur de me faire réprimander. Je m’assieds donc comme à mon habitude dans un coin de la salle, en fixant le mur fait de pierres rouges se situant en face de moi.

Fragment 2 :

Il y a si longtemps que j'avais rêvé de manger du poulet. Depuis que je suis enfermé, je n'avais droit qu'à de la purée de pommes de terre. Aujourd'hui, c'était différent. Premièrement, ce n'était pas la même personne qui venait nous apporter le repas, cet homme barbu et bien gras. Quand la porte s'est ouverte, un halo de lumière fit place à une personne inconnue, dont on ne voyait pas le visage malheureusement. J'étais complètement déboussolé, tout autant que mes autres camarades de cellule d'ailleurs. C'est à ce moment-là que je me demandai si c'était ce fameux Jésus. En effet, on me décrivait Jésus comme un homme parfait qui sauvait les gens et qui était enveloppé d'une aura de couleur blanche. Désormais, une odeur alléchante règnait dans la