Baruch Spinoza, grand philosophe du XVIIe siècle, était un penseur rationaliste et solitaire. Rejeté à son époque et considéré comme athée alors qu’il était juif, il fût souvent incompris et marqua profondément la pensée contemporaine. En 1670, le philosophe publie anonymement le Traité théologico-politique qui sera alors beaucoup controversé ; l’ouvrage est condamné en 1674. Dans cette œuvre, Spinoza défend la liberté de philosopher et souligne que ce droit est essentiel à la paix, que le contredire n’amène qu’à la révolte. Cette liberté est donc nécessaire à la survie de l’Etat. On relève dans cet extrait du Traité théologico-politique, l’auteur nous présente deux thèses. La première consiste à définir les relations entre la Foi et la Philosophie, qui est ici le thème principal. Quels doivent être les rapports entre la Philosophie et la Foi selon Spinoza ? Et la seconde, qui elle, nous interroge sur la définition essentielle de la Foi d’après l’auteur : Selon la définition de Spinoza, la Foi à-t-elle un rôle protecteur pour la Paix entre les hommes ? Nous allons donc étudier ce texte afin de répondre …
Spinoza, dans la première ligne, associe la « Foi », soit le mode religieux de la croyance, la confiance absolue que l’on accorde à Dieu, à la « Théologie », c'est-à-dire au système des dogmes de la Foi, fondés sur l’autorité de l’Eglise. Il explique qu’il n’existe aucun « commerce », donc aucun échange, aucunes influences réciproques entre la Philosophie et la Foi. Il marque bien la séparation de ces deux disciplines, montrant bien qu’elle n’ont aucun rapport l’une avec l’autre.
De quelle manière Spinoza va-t-il définir l’absence de liens entre la Philosophie et la Foi ?
En effet, pour l’auteur, les deux domaines sont « entièrement différents » (ligne trois) et comme le suggère l’emploi de l’adverbe « entièrement », qui souligne bien la force de la séparation entre la Foi et la Philosophie, aucune communication ne se fait entre ces deux disciplines.