Il est paradoxal de constater que nombre de philosophes-théologiens, voire de pères de l'église, dans l'histoire de la pensée chrétienne, se sont efforcés de démontrer plus ou moins logiquement l'existence réelle de Dieu, alors même que la certitude de cette existence objective (ou hors de l'esprit) relève pour eux non de la raison, mais de la foi. Celle-ci en effet s'impose d'elle-même dans ce qui est reçue par eux et les croyants comme une révélation divine transmise par et dans une tradition fondée sur des texte inspirés voire dictés par dieu lui-même. Pourquoi donc faudrait-il qu'elle s'adjoigne un critère de vérité dont elle dénie précisément la pertinence dans le domaine religieux, la raisonnement, pour prouver ce dont elle est intimement convaincue et ce qui est présenté comme une vérité surnaturelle sacrée, à savoir indiscutable? Christ et sa résurrection disait Paul ne sont-ils pas folie pour la raison? Pascal lui même affirmait que la vérité de Dieu est celle du cœur et non de la raison et que Christ-Dieu s'impose comme au delà de toute raison, voire contre elle; la trinité est mystère comme le sont touts les dogmes fondamentaux de toutes les religions.
Pour réduire un tel paradoxe il faut, semble-t-il, faire retour sur le besoin de preuve rationnelle de l'existence de Dieu dans un monde (encore) traversé par le conflit entre la pensée philosophique grecque et antique qui se prétend rationnelle et est le lieu de débats débat interminable entre thèses opposées (dialogue) sur les fondements du monde et le sens de la vie humaine et la pensée religieuse qui n'a nul besoin de preuve et encore moins besoin d'arguments toujours discutables pour convaincre. Il faut donc comprendre cet étrange besoin de mêler vérité de foi et vérité de vérité de raison , théologie et philosophie, comme la conséquence d'une crise au moins latente entre deux modèles de la vérité et deux sources de la culture occidentales pour le moins difficilement compatibles. Mais cet effort de