Theorie enracinee
Partir d'une enquête sur le terrain, auprès d' acteurs de l'Education nationale, pour lesquels un parcours particulier ne peut qu'être source de questionnement, nous demande d'examiner sur quels concepts peut s'appuyer notre pensée.
Nous nous attacherons à inscrire notre travail de recherche dans un cadre théorique sociologique élargi à la démarche socio-clinique, le tout inscrit plus globalement dans la théorie enracinée. En effet, notre positionnement se veut être au plus près des personnes interviewées, et pour ceci, la clinique de l'Education ouvre des angles de vision enrichis. L'évolution de la professionnalisation, en lien avec les éléments cernés précédemment, sera aussi au coeur de nos préoccupations conceptuelles. De cette phase, découlera le fait de s'attacher à la notion d'identité au travail et à l'identité en général.
Puisque notre question de départ vient de l'expression d'un malaise des enseignants, nous irons aussi solliciter les apports variés, issus de la sphère universitaire et du domaine institutionnel.
1-THEORIE ENRACINEE : UN CADRE GENERAL ENGLOBANT Comme nous l'avons indiqué, notre démarche tend à s'appuyer sur la théorie enracinée, développée par Anselm Strauss et Juliet Corbin, (2004), Les fondements de la recherche qualitative : techniques et procédures de développement de la théorie enracinée, Académie Press Fribourg. Cette base de construction théorique donne une place primordiale aux données recueillies et au processus d'analyse qui permet de les inter-relier, sous le couvert d'une théorie existante (ici, sociologique compréhensive et socio-clinique) .
Ainsi, le chercheur ne commence pas un projet avec une théorie préconçue mais plutôt par un champ d'étude qui permet aux données de faire émerger la théorie, par résonance.
La probabilité que cette théorie ressemble à la « réalité » sera plus grande que pour un cadre théorique restreint. En cela, la théorie enracinée, parce qu'elle est