Erik soupira désespérément.
_ Un jour tu verras, à l'improviste, je te prendrais par le bras, et on partira loin de tous ces gens, rien que toi et moi, parce qu'en réalité rien n'est plus important ...
Je n’entendais plus vraiment ce que me disait Erik, je n’avais plus aucune notion du temps. A partir de cette relation éphémère avec lui, je m’étais mis à penser à tous ces moments, faits d'émotions par procuration pour lesquels je me croyais destinée. Cela pouvait paraître incongru il y a des mois. Mais Je me dis qu’il ne serait ainsi encore pour quelque temps.
Je sentis Erik me déposer à l’arrière de la voiture. Il avait mis mes affaires dans le coffre, ayant pris soin de le refermer avec délicatesse pour ne pas me réveiller. Mes yeux s’étaient fermés malgré moi, m’entraînant vers cette fausse réalité que j’avais embrassé, touchée du bout de mes doigts, jusqu'à épuisement.
Ces rêves, qui me puisaient toute mon énergie, jours après jours avaient eu l’air tellement réel. Mais celui avait tout de même été le plus beau, notre seconde rencontre. Je ciblai les mouvements d’Erik, dans les moindres détails et même les paupières fermées, je distinguai sa tristesse. Elle me parut immense, mais il fit bien attention à me la montrer les moins possible. Ce rêve se transformerait sans doute en cauchemar, quand il me laissera dans ma chambre, toute seule.
Contrairement à mes pensées, il arrêta la voiture à seulement une heure de route. Nous étions ne pleine nuit, certes, mais il m’avais dis qu’il me ramenait à la maison. Je parvins à ouvrir les yeux et à me blottir dans ses bras lorsqu’il me souleva.
A partir de ce moment, le noir envahit toute ma tête.

extrait d'un texte inconnu, par Heartbeat