Cette forêt aux sombres ramures, ces jardins parsemés d’édifices étrusques, égyptiens ou grecs, c’est la ville des morts, c’est la grande nécropole parisienne, plus peuplée mille fois en ses funèbres sous-sols que la capitale qui s’étend à ses pieds : c’est le Père-Lachaise. Émile de Labédollière, Le Nouveau Paris, 1860

IntroductIon Nous avons choisi de parler des cimetières, parce qu’ils exercent sur nous une attraction, une fascination. Ils posent la grande question à laquelle personne ne peut répondre avec certitude : existe-t-il quelque chose après la mort ? Pour cette raison, dans les cimetières, nous avons une relation différente avec le temps. Le cimetière est une représentation, il donne à voir, à une époque et à une culture donnée, les images que nous avons de la mort. Les tombes sont les projections des vivants sur leur mort. Bien que ce soit un facteur important dans les rituels mortuaires, nous avons décidé de ne parler d’aucune religion. Nous trouvons ces sujets trop problématiques et sensibles. Nous resterons centrés sur les axes historiques et littéraires du sujet. Par le cimetière, les vivants expriment leurs peurs, leurs croyances, et leurs regrets aux personnes disparues. Notre tombe est pour certains le seul témoin matériel qui reste de nous après notre mort. Elle est là pour rappeler que nous avons existé un moment. La diversité des tombes met en évidence l’origine sociale des morts, certaines montrent la richesse, d’autres la créativité –par exemple pour les artistes– la majorité d’entre elles restent très simples, comme pour dire notre humilité par rapport à la mort.

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Nous avons décidé de nous focaliser sur le cimetière du Père-Lachaise parce que c’est sans doute le cimetière le plus important de Paris, et le plus beau à notre avis. Un cimetière comme le Père-Lachaise est un lieu de mémoire et d’histoire. Les gens y viennent pour évoquer les morts célèbres qu’ils admirent et qui les font rêver. C’est une oasis de calme avec sa