Trois leçon sur la société post-industrielle
Daniel Cohen
À l’heure où la mondialisation suscite de grandes interrogations quant aux défis du monde à venir, il semble nécessaire de revenir sur les phénomènes à l’origine de l’apparition de notre société (si l’on peut vraiment parler de société) post-industrielle. Dans ce dessein, un retour aux sources semble inévitable et indispensable à Daniel Cohen, et c’est justement ce à quoi Les trois leçons sur la société post-industrielle vont s’attacher : dans un premier temps expliciter les raisons de l’essoufflement de la société industrielle, notamment par la mondialisation, puis s’interroger sur la portée d’un modèle social européen. Ainsi pourrions-nous être en mesure de distinguer les fondements, les caractéristiques et les hypothétiques enjeux du futur…
Après avoir montré que cette société post-industrielle était tout autant une société des services qu’une société de l’information, et où la conception et la commercialisation d’un produit primaient sur sa production, l’auteur revient sur les différentes ruptures qui mettent fin au XXe siècle à la société industrielle et qui entament sa scientifique décomposition. Cohen distingue de prime abord cinq ruptures. Cinq ruptures qui vont mettre fin à une société dominée par la grande firme industrielle, à une société qui scellait, comme il le dit, l’unité de la question économique et de la question sociale en créant une solidarité entre un patron et ses salariés qui cherchent tous à se protéger des risques. Il y a d’abord cette « troisième révolution industrielle » des années 1970, la révolution Internet, qui marque déjà une première rupture en ce sens qu’elle suppose une nouvelle organisation du travail. Celle-ci, et ce sera notre deuxième rupture, se distingue du taylorisme et du fordisme de l’ère industrielle, anéantis par des contradictions à la