« La tête en friche » de Jean Becker est une histoire vraie et simple, une histoire d’amour sans je t’aime.

C’est l’histoire d’une rencontre entre Germain et Margueritte et gare à celui qui ne mettra pas deux « t » à son prénom ! Germain, un analphabète près de la cinquantaine, est rejeté par sa mère, tombée enceinte par accident. Il ne connaitra jamais son père, et se fera humilier par son instituteur devant ses camarades de classe qui ne se priveront pas de rire de ses difficultés scolaires. Pourtant Germain est loin d’être stupide, au contraire il semble être un philosophe candide. Si sa tête est restée en « friche », d’où le nom très approprié du film, c’est simplement le fait que personne n’a su la cultiver. Germain mène une vie tranquille entre ses amis du bistrot, sa petite amie Annette ainsi que sa caravane, installée dans le jardin de sa mère. Un jour où Germain comptait ses pigeons, assis sur un banc dans le parc, Margueritte, bientôt centenaire et ancienne chercheuse en agronomie, engage la conversation avec ce dernier. Puis les jours passent et les après-midis dans le parc s’enchaînent. Margueritte fait découvrir le monde des lettres à Germain, qui croyait en être exclu. Une vraie amitié se lie entre ces deux personnages, jusqu’au jour où Margueritte devient aveugle, et ne peut plus faire la lecture à Germain. Il décide donc d’apprendre à lire, à haute voix, pour à son tour faire la lecture à Margueritte.

D’abord le jeu des acteurs est excellent. Nous pouvons remarquer que les personnages reflètent notre réalité, est-ce pour ceci que les acteurs parviennent à très bien jouer leur rôle ? La carrure de Gérard Depardieu illustre bien l’ouvrier qui exécute de nombreux petits travaux au noir, mais aussi l’homme en difficulté à cause de son analphabétisme. Quant à Gisèle Casadesus, malgré son âge elle semble très lucide, et montre bien la femme âgée qui prend encore soin d’elle, fait de son mieux pour être coquette et souriante. Certains rôles