commentaire
Jean Giono (1895-1970) est un écrivain et scénariste français. Issu d’un milieu modeste, il interrompt ses études à l’âge de seize ans et devient commis de banque (et ce jusqu’en 1929). En 1915, son entrée dans la Première Guerre mondiale, au cœur d'une des batailles les plus terribles du conflit, le traumatise. Au lendemain de la guerre, Giono revient vers la littérature et écrit Colline, un roman publié en 1929. Dès lors, Giono abandonne son emploi et s’adonne complètement à l’écriture.En 1934, l’écrivain publie Le Chant du monde et, une année plus tard, Que ma joie demeure. Son expérience de la guerre l’a traumatisé et il écrit des textes pacifistes qui lui vaudront d’être emprisonné en 1939, après qu'il ait dénoncé la mobilisation. Après la Segonde Guerre mondiale ses textes tendent vers la chronique et deviennent plus sombres, comme Un roi sans divertissement, en 1947, ou Le Hussard sur le toit, en 1951, qui deviendra son œuvre la plus connue. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle. C'est le cas de notre roman, Un roi sans divertissement. Après avoir découvert et mis hors d'état de nuire l'assassin M.V., Langlois s'ennuie dans l'exercice de ses fonctions et choisit de devenir commandant de louvetterie. Il organise une majestueuse battue festive contre un loup qui semble tuer par "divertissement". L'extrait que nous allons analyser décrit les derniers retranchements et la mort du loup, après la spectaculaire battue menée par un groupe de villageois et dirigée par Langlois. A travers cet extrait, nous allons voir quelle réflexion autour de la finitude de la condition humaine nous est proposée par Giono. Pour ce faire, nous exposerons en premier lieu la forme spectaculaire donnée à la battue au loup, en second lieu le