Un excitant intellectuel et affectif

899 mots 4 pages
La plus tragique des figures du mal, et sans doute la plus impénétrable, est Macbeth. En fait, il faudrait dire les Macbeth, unissant le couple royal en une seule personne. La soif de meurtre de Macbeth est sans explication. Il tue pour être roi, parce qu'il croit en la prédiction des sorcières qui lui annoncent qu'il sera roi. Dans son impatience, il continue de tuer pour exterminer la descendance de Banquo, qui doit régner, alors que lui-même n'a pas d'enfant. Il va plus loin dans le meurtre. Des quatre grandes tragédies de Shakespeare (Hamlet, Macbeth, Othello, Le Roi Lear) Macbeth est de loin celle dont la psychanalyse appliquée est la plus difficile, celle qui livre le moins de ressorts inconscients, celle enfin que la critique reconnaît unanimement comme la tragédie du mal, mais où, ajouterai-je, l'épaisseur tragique est la plus résistante à toute pénétration psychologique. Non que l'on ne puisse, comme Freud l'a déjà fait, y déceler le problème de la stérilité mais parce que là encore voir dans Lady Macbeth un être « qui échoue devant le succès » ne témoigne que très partiellement de l'emprise du mal sur l'esprit de Macbeth. Macbeth s'oppose aux trois autres personnages dont les « mobiles » pouvaient à la rigueur se comprendre. Quand un tragique comme Shakespeare se propose de développer sur la scène un caractère participant à une intrigue, il lui faut un minimum de vraisemblance pour le rendre crédible, ceci pour satisfaire aux besoins de rationalisation des spectateurs. Mais, à y regarder de plus près, le vrai est ce qui n'est pas vraisemblable ; il est ce que l'évidence impose de reconnaître comme inexplicable en certains cas. Pourquoi ? Parce que la psychanalyse n'est pas une psychologie, que la théorie des pulsions est peut-être notre mythologie et que les mythes sont parfois des moyens pour dire des vérités autrement indicibles. Cette incursion dans le théâtre de Shakespeare nous donne l'occasion de refaire une observation que l'expérience vérifie

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