Le personnage principal et narrateur est aussi l’auteur du roman. C’est d’ailleurs ainsi que l’on sait que le héros s’appelle Philippe car ce prénom n’apparaît à aucun moment du récit. Personne ne le nomme ou ne l’interpelle, il ne se présente pas, comme s’il était un peu transparent et sans identité. Philippe est un jeune garçon très perturbé qui ne comprend pas la cause de son malaise. Il est depuis sa naissance un être fragile, chétif, qui dort mal et mange mal. Certains passages laissent deviner son extrême maigreur. Solitaire, triste, timide, Philippe trouve refuge dans l’univers qu’il se construit auprès de son chien en peluche et de son frère fictif. Si son frère l’aide à traverser les moments difficiles, il est aussi une source de malaise car Philippe ne cesse de se comparer à lui. Il se trouve plus petit, moins fort, moins doué que son frère, il perd systématiquement lorsqu’ils se chamaillent, si bien que Philippe se sous-estime toujours. Une fois qu’il saura la vérité, il comprendra qu’il ne pouvait que perdre car on ne gagne pas contre un mort. En quelque sorte, Philippe a toujours porté son passé en lui. Alors que ses parents lui ont caché leur secret, il ressent un véritable malaise dans sa famille. Sans que son père ne lui ait jamais rien dit, il souffre de ne pas trouver d’admiration dans ses yeux et pense que son physique chétif est la raison de ce manque de reconnaissance. De plus, il ressent la présence de son frère dès qu’il pénètre pour la première fois dans la pièce où les affaires de Simon sont conservées. Enfin, il surnomme la peluche de son frère « Sim », ce qui explique le trouble de ses parents. Intuition, coïncidences, transmission de malaise parental ou histoires entendues inconsciemment ; les pistes sont nombreuses pour expliquer l’origine du mal-être de Philippe. Les révélations de Louise sur son passé sont libératrices pour le jeune homme. Son passé semblait nécessaire à son équilibre : Dès qu’il apprend qui il est et d’où il vient,