Grimbert, un « m » à la place d’un « n » et un « g » à la place d’un « t », voici les seuls indices qu’un jeune garçon sait sur l’histoire de sa famille, mais en vérité sur le secret de sa famille. Dur de voir clair derrière quelque chose dont on ne connaît pas l’existence ? Pourtant, comme si la vérité se cachait en lui, notre héros souffre, il ne sait pas que sa famille a secret au sujet de son histoire, cependant ce secret le replie sur lui-même, l’enfant est maigre, parle peu…. Il a comme l’impression de décevoir son père, Maxime, si parfait avec son corps d’athlète, qu’il s’imagine alors un frère plus beau, plus grand, plus fort que lui, ce frère aurait été à la hauteur de son père. Toujours à son écoute, Louise, une vieille amie de ses parents, il se confit à elle, elle l’écoute, elle l’aide. Il sait qu’elle attend un signe afin de pouvoir le libérer de ses souffrances. Un jour, le signe arrive: il s’est acharné sur un camarade qui avait insulté les Juifs. C'est donc l’histoire d'un petit garçon qui ne comprend pas ce qu'il voit dans les yeux de ses parents et qui en souffre en silence. Mais le jour de comprendre, il restera toujours dans ce silence par amour pour ceux qui l'ont fait naître. C’est cette histoire troublante et profonde qui le devient encore plus quand on sait que c’est celle de l’auteur, Philippe Grimbert, «… l’idée de ce livre m’est venue. Dans ses pages reposerait la blessure dont je n’avais jamais pu faire le deuil ». Ce secret et donc cette blessure l’ont fait devenir ce qu’il est aujourd’hui, psychanalyste auprès d’adolescents autistes ou psychotiques, car il a appris à écouter comme Louise l’écoutait et à comprendre comme elle le comprenait.
Récompensé pas des lycéens au Goncourt en 2004 et le prix des lectrices de « Elle» en 2005, c’est un récit simple d’écriture qui offre un beau et touchant moment de lecture avec un style fluide. Par ailleurs il ne laisse pas présagé tout de suite le thème du livre ce qui reste une exception.