shithead En 1977, une sérigraphie placardée sur le mur d’un immeuble éventrée à l’occasion d’opérations immobilières participe à la lutte contre les expulsions. Elle présente aussi la situation des exilés, ceux qui sont chassés de leur ville ou de leur village.
Les Expulsés est une sérigraphie en noir et blanc représentant un homme et une femme portant des valises et des sacs. L’expression de douleur qu’on lit sur leur visage et le matelas que porte l’homme montrent bien qu’il ne s’agit pas d’un simple départ en vacances mais plutôt d’une expulsion. Le titre de l’œuvre confirme cette idée. Collé sur l’une des façades de l’immeuble sinistré, on dirait que le couple se tient au pied de l’immeuble éventré. Leur posture est immobile. Tout porte à croire qu’ils ne savent pas où aller...
Les expulsés présente deux caractéristiques. Tout d’abord, c’est une œuvre sans couleur, en noir et blanc. Ernest Pignon Ernest veut ainsi échapper à la couleur du monde (polychrome) pour inscrire ses personnages dans le monde des souvenirs.
D’autre part, il n’y a pas de cadre autour de ses œuvres. Comme aucun encadrement ne vient limiter l’image, ses affiches font corps avec le lieu dans lequel elles se trouvent. Parmi les éléments constituent son œuvre, il y a le mur où elles se placent, le sol au pied du mur, les passants et les souvenirs qui hantent la ville. Le papier ordinaire, papier journal, papier trouvé, si facilement arraché, fait penser à la fragilité et à la vulnérabilité des hommes.

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