Une année chez les français - critique littéraire
Afrique du Nord, Maroc, Casablanca, lycée français Lyautey, rentrée 1969: Mehdi Khatib, dix ans, débarque tel un étranger, accompagné, sans même savoir pourquoi, de deux dindons, et d'une valise, dont seulement à peine la moitié du contenu demandé s'y trouve. Minuscule, et boursier, il entre en 6° "chez les Français" grâce à son instituteur de l'année précédente. Il n'a jamais quitté sa campagne profonde et montagneuse de Beni Mellal. Cadet de trois enfants, sa mère, dépressive depuis le départ du père, s'est décidée à l'envoyer à l'internat à condition qu'il soit "le premier de la classe", ce qu'il lui a promit. Dans sa famille très modeste, où la parole est rare, tout comme les marques d'affection, Mehdi demeurait seul, sans aucun ami, avec pour unique distraction, les livres, qu'il dévore, son "Éden", son refuge, même s'il n'en comprend pas tout. Mehdi est boulimique de lecture. Envoyé parmi les lycéens de divers pays, son mutisme quasi autistique, sa minuscule taille, sa "honte" d'être là et sa difficulté à comprendre le français parlé par les élèves et les "pions" notamment à cause des expressions qu'ils utilisent, ainsi que ses fuites de vessie génèrent les premières situations comiques. Mais