Une vie chap 10
Une vie (1883)
Chapitre X "Le meurtre de Julien et Gilberte" Situation du passage (à abréger lors de l'oral).
Le texte est extrait de la fin du chapitre X. A Yport, le brave abbé Picot a été remplacé par l'abbé Tolbiac, ecclésiastique intransigeant et exalté, qui a découvert les amours coupables de Julien de Lamare et Gilberte de Fourville.
Il essaie de convaincre Jeanne de mettre fin à l'adultère, mais Jeanne, qui l'avait elle-même découvert au chapitre précédent, s'en dit incapable, tant elle est impuissante face à son mari. Le prêtre lui suggère de tout dire au comte de Fourville, mais Jeanne s'y refuse, car elle devine l'issue tragique qui résulterait de cette révélation.
Peu après, le comte, en proie à une intense agitation, fait irruption chez les Lamare: manifestement, la révélation a eu lieu. Ne trouvant pas les amants aux Peuples, il s'élance à leur recherche.
Le récit, elliptique sur ce point, ne permet pas au lecteur de savoir si c'est l'abbé Tolbiac qui a dénoncé les amants au mari, mais tout le laisse penser.
La cruauté de l'abbé, liée à son dégoût des relations physiques, vient d'être montrée au lecteur juste avant ce passage, avec l'épisode de la chienne en train de mettre bas: l'abbé fait un carnage en battant à mort la mère et ses nouveau-nés.
Ainsi préparés au déchaînement d'une violence aveugle et implacable, nous assistons dans ce passage à la vengeance sanglante du comte.
Enjeu du texte : le détournement d'une scène attendue.
Ce passage fait pendant au chapitre 9 où Jeanne, ayant découvert les chevaux de son mari et de Mme de Fourville dans la campagne, et ayant deviné leur idylle, choisit de se retirer sans rien dire. Dans ce passage, le comte ne parle pas non plus, mais il réagit à son infortune par une violence paroxystique, là où Jeanne n'éprouvait que de la résignation. Il s'agit ici du seul moment de révolte d'Une Vie, qui contraste avec le reste du roman.
Composition de l'extrait :
Dans la première partie du