Une vie, maupassant incipit
Une vie, premier roman de Maupassant, est publié d’abord en feuilleton en 1883. Maupassant nous annonce dès le titre qu’il va obéir à un principe de simplicité, de banalité même à l’image de la vie de Jeanne. Le premier chapitre joue un rôle essentiel puisqu’elle propose une sorte de « contrat de lecture » qui met en place les principaux éléments caractéristiques et les règles de la fiction.
Nous pouvons alors nous demander, de quelle manière l’auteur, par l’intermédiaire du narrateur, nous présente-il le personnage ?
Notre premier chapitre n’échappe pas à cette nécessité : la narration se fait à la troisième personne avec l’alternance de deux points de vue, correspondant à l’entrée en scène de deux personnages. I. UNE NARRATION, DEUX POINTS DE VUE 1) Une narration à la troisième personne Notre première page pas plus que le reste du roman ne comporte de longs paragraphes. Dialogues, monologues, narration ou description s’entrecroisent par petites touches successives (Cf. peinture impressionniste) dans des paragraphes de deux lignes parfois. Exemple : les deux premières lignes sont une narration. Le second paragraphe est descriptif. Deux lignes de dialogue : « Jeannette ».
Le narrateur n’apparaît pas directement dans le texte selon la convention réaliste du XIXème. Il est anonyme et impersonnel, neutre en apparence. Maupassant suit lui-même sa conception du roman défini en 1888, placé en préface de Pierre et Jean : « Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai. ». L’absence de narrateur sert ce propos ainsi que le changement de point de vue. 2) Le changement de point de vue a. Une focalisation interne
Le point de vue de Jeanne ouvre le roman, tout est perçu à travers elle jusqu’à « et son père parut ». C’est à travers ses yeux que l’on découvre le cadre spatio-temporel. C’est elle qui s’approche de la fenêtre, c’est elle qui craint ce déluge, qui « pour la centième