Verlaine en mots dits
"A une femme" est l'opportunité pour Verlaine de suggérer la dure condition du poète meurtri par sa solitude, dont les nuits sont hantées de cauchemars, entouré de personnes cupides et belliqueuses comme des loups. Verlaine veut nous concentrer sur son sort injuste et nous faire partager sa solitude et son drame intérieur. Ces différentes caractéristiques sont présentes dans le tableau à gauche. Tableau fait par Braginsky qui porte le nom de « Solitude ».
L’Angoisse Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champsNourriciers, ni l'écho vermeil des pastoralesSiciliennes, ni les pompes aurorales,Ni la solennité dolente des couchants.Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants,Des vers, des temples grecs et des tours en spiralesQu'étirent dans le ciel vide les cathédrales,Et je vois du même oeil les bons et les méchants.Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renieToute pensée, et quant à la vieille ironie,L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareilleAu brick perdu jouet du flux et du reflux,Mon âme pour d'affreux naufrages appareille.
Paul Verlaine, « L’Angoisse », Poèmes Saturniens (1866)
Dans le poème, il nous fait part qu'il souffre affreusement. Plus rien ne l'intéresse, la nature, le charme