Vieillesse concours lep
Ce qui constitue l’âme d’une nation est lié au passé mais aussi au présent. L’un est la possession commune d’un héritage de souvenirs ; l’autre se situe dans le désir de vivre ensemble.
Ainsi devraient pouvoir se conjuguer en harmonie le natal et l’adoptif, celui qui est « déjà là » et l’autre, venu d’ailleurs, lié à son pays adoptif par une forme de contrat moral qui devrait déclencher au minimum un sentiment de reconnaissance.
La notion de se nourrir de romantisme patriotique donne la propriété à tout homme d’être historiquement tributaire d’une civilisation, débiteur d’un monde issu d’une source qui le précède. Ainsi, est-il ce citoyen conscient qui pense par lui-même, qui agit, qui ratifie et qui adhère à l’histoire qu’il fait sienne, digne représentant de son propre père et de ses vénérables aïeux.
Cependant ce dispositif est très fragile et peut même paraître paradoxal, la situation se voulant aujourd’hui noyée dans un monde devenu mondialisation et qu’il est bien difficile d’imposer sa place dans une Europe qui peine à se construire.
Comment encore de nos jours, regardant en arrière, ne pas vouloir abandonner un passé qui n’est ni de gloire, d’héroïsme, de grandes choses, ni un passé de sacrifices et de souffrances, mais des épisodes embarrassants de plusieurs histoires qui ne peuvent s’assumer correctement puisqu’elles divisent encore de nos jours.
Nul ne peut contester que le vingtième siècle est celui des guerres industrielles, celui de la mort en masse et de cet indiscutable et horrible constat qui consiste à ne pouvoir faire valoir un quelconque héritage qu’à la condition d’en faire sérieusement et sévèrement l’inventaire.
A la gloire d’hier, aujourd’hui succède la honte, l’homme est un animal prédateur des plus horribles, le souvenir le tourmente, effet secondaire du traumatisme de sa participation au mal, bras vengeur et destructeur voué inconsciemment à la noirceur d’hommes infâmes. Il devient