Victor Hugo a écrit : ''Que ferai-je, seul, farouche, Sans toi, du jour et des cieux, De mes baisers sans ta bouche, Et de mes pleurs sans tes yeux !''. Tandis que Jacques Brel, un peu plus contemporain, a chanté : ''Moi je t'offrirai Des perles de pluie Venues de pays Où il ne pleut pas Je creuserai la terre Jusqu'après ma mort Pour couvrir ton corps D'or et de lumière''.

Or, avant le siècle des Lumières, dans les dernières années du moyen-âge, un poète au nom de François Villon a su trouver l'audace de se moquer de ce genre de poésie où trop souvent se retrouve un chevalier au cœur pur voulant séduire une femme qui elle sait se faire désirer; le modèle courtois. Avec le poème ''La ballade de la Grosse Margot'', Villon fait une subversion de celui-ci. Dans ce texte, ce propos sera argumenté à l'aide de trois axes : l'image de la femme, la perception de l'amoureux, et finalement, pourquoi Villon décide de ridiculiser l'amour courtois, sans courtoisie.

Mais premièrement, une courte biographie du poète. François Villon est né à Paris en 1431, année où la France était sous l'occupation anglaise. Orphelin de père dès sa naissance, il fut adopté par maître Guillaume de Villon de la main d'une mère pieuse et illettrée. Il devient maître de la faculté des arts dès l'âge de 21 ans. Mais Villon n'était pas un sage jeune homme, il était reconnu plutôt comme étant indiscipliné. D'ailleurs, il tua un prête et dû s'enfuir de Paris. Bref , sa vingtaine fut celle d'une vie misérable et errante. D'ailleurs il a même été emprisonné Meung-sur-Loire pour ensuite être libéré à l'avènement de Louis XI. Il retourne alors à Paris après plusieurs années d'absences où il se fait encore emprisonné, mais cette fois condamné à la pendaison. Heureusement le poète, après un appel, reçoit une sentence plus clémente; bannissement de Paris pour une période de dix ans. Villon a 31 ans, et c'est à cet âge où nous perdons