Vivre ensemble

L’histoire de ma vie d’adulte pourrait être un réquisitoire accablant contre ma déconcertante façon de vivre avec autrui. Je n’ai en effet aucun alibi pour ne pas respecter l’interpolation des règles qui régissent la vie en commun.

Ce n’est pas une église d’un dieu auquel je ne crois pas ni mes anciens amis maçonniques qui ont pu m’entraîner dans une obédience sociale qui me concerne si peu en fait. Cette situation étrange que rien n’altère depuis des décennies fournie le limon nourricier de ma vie d’épicurien sans concession ni alternative.

Je n’ai pourtant pas l’image d’un ours asocial et même si mon caractère n’est pas tout en rondeur avec des comportements lisses, celles ou ceux qui ont essayé de me servir de cornac sur le chemin de la normalisation ont du s’avouer vaincu.

La finalité de ma vie n’est pas d’avoir une existence de lémurien, farouche et si peu visible. Ma vie n’est pas faite d’invisibilité, en effet le maki avec son museau de fouine peut, bien enfoui dans la canopée de son île malgache contempler avec patience les eaux turquoise du canal du Mozambique ou de la fameuse plage de la Crique de l’île Sainte Marie, moi non, je ne me cache pas.

Un soir de printemps, j’observais une frayère célèbre dans le massif du Sancy , des amphibiens copulant frénétiquement entre eux avec une vélocité qui je ne sais pourquoi me rappelait le battement d’ailes d’un colibri. C’est peut être cela la vie ensemble, communiquer avec des inconnus, alors des schémas relationnels reproduits maintes fois établissent ainsi une continuité du lien social.

Ce lien me rend heureux, j’aime la vie en société, j’aime la vie à 56 comme à 2 j’aime la vie sans contraction sachant qu’à celle-ci succède la relaxation mais d’une façon très injuste personne ne me croit.

Evidemment au rythme d’une olympiade mes rapports se font et se défont. Immanquablement j’attire sans effort aucun des comportements animals, celle-ci rugissant, celle là voulant à tout