Voir la vérité
Voir et savoir
Voir la vérité engage une métaphore, celle de la contemplation et il se trouve qu'en grec, le mot thêoria c'est justement un mot qui signifie la contemplation, qui définit donc le fait de voir quelque chose et donc qui définit une sorte de savoir. Cette assimilation entre voir et savoir est devenue quelque chose de tout à fait prédominant dans le culture occidentale pour le moins, dans la mesure où, quand on dit qu'on comprend quelque chose, on dit que l'on voit.
Voir et savoir se confonde et évidemment, la vue dont il est ici question ne se réduit pas au sens, à la vue de l'œil mais elle fait plutôt signe vers quelque chose qui est de l'ordre de l'esprit, de la compréhension. Il semble y avoir un rapport assez direct entre la vision et la vérité. D'un autre coté, cette vision comme contemplation implique un rapport de passivité vis-à-vis de ce qui est extérieur. La contemplation c'est une activité tout à fait spéciale, car c'est une activité inactive, car quand on se contente de regarder on ne transforme pas la réalité qu'on regarde, la contemplation se définit comme une inactivité et c'est aussi la raison pour laquelle, traditionnellement, elle est associée à la spéculation, spéculer c'est développer une forme de savoir qui soit libre, un savoir qui ait sa finalité en lui-même. Souvent les Grecs font une distinction entre un savoir libre et un savoir mercenaire, savoir qui sert à quelque chose. Ici, le savoir libre, c'est la spéculation, la contemplation dans la mesure où cela ne transforme en rien la réalité sur laquelle porte ce regard.
Donc la question posée par le sujet est le problème de savoir qu'en est-il de la vérité ? Qu'est-ce que la vérité si on la considère sous l'angle de la vision, si on en fait l'objet d'une contemplation ? Le couple opératoire ici va être l'opposition entre ce qui est inactif et ce qui est actif. C'est ce rapport à la vérité qu'il faut interroger et la question qui va réapparaitre est