yi king
Lorsque, dans une situation donnée, notre regard n'est pas assez lucide pour en discerner le sens ("Si véritablement tu as un cœur bon, ne questionne pas" (Hexagramme n° 42 : L'augmentation, p. 198), nous pouvons escompter qu'en laissant se former un hexagramme à l'aide de certains gestes soustraits au calcul de notre moi séparé nous obtiendrons une figure qui sera une sorte d'image radiographique du moment. Les différents éléments en jeu apparaîtront et, faisant nôtre une expérience millénaire transmise en énigme, nous nous rendrons à même de prévoir le développement à venir et d'adopter dans cette perspective l'attitude juste
Dès lors il est vain de se demander si le Yi King est un livre sapientiel (qui détient le savoir, la sagesse) ou un simple recueil divinatoire. Le sage connaît l'avenir. Non qu'une sorte de film mental lui en projette les images. La réalité est beaucoup plus dépouillée : totalement présent à l'instant où il est placé, il en déchiffre les composantes ; il voit les germes dont le moment est gros et oriente ainsi, comme d'instinct, son action.
Pp 384-385 : l'homme noble l'interroge quand il a quelque chose à faire ou à réaliser ; il le fait avec des mots. Il (Le Livre) reçoit ses communications comme un écho ; il n'est pour lui rien de lointain ni de proche, rien d'obscur ni de profond : ainsi, il (l'homme noble) apprend les choses à venir. Si ce Livre n'était pas ce qu'il y a de plus spirituel sur la terre, comment pourrait-il en être ainsi ?
La psychologie de l'oracle est ici indiquée. Celui qui sollicite l'oracle formule d'une manière exacte sa préoccupation dans des mots et reçoit alors – sans qu'il y ait de différence selon qu'il s'agit de quelque chose de proche ou d'éloigné, de secret ou de profond – l'oracle convenable par lequel il est rendu capable de connaître l'avenir. La pensée exprimée ici est que le conscient et le supra-conscient sont en relations réciproques. Le conscient va jusqu'à la