Yvain
Au Moyen Âge, la littérature se fait le reflet des valeurs d’une époque où la courtoisie est un idéal à atteindre. Le roman Yvain ou Le chevalier au lion, écrit au XIIe siècle par Chrétien de Troyes en est un exemple. L’extrait d’« Yvain sauve le lion », qui marque le début d’une amitié unique, témoigne de cette tendance littéraire en présentant un combat ayant une signification à la fois symbolique et morale. En se basant sur des valeurs courtoises, Yvain choisira de tuer le serpent plutôt que le lion. Le fauve manifestera d’abord humilité et reconnaissance à son sauveur pour, ensuite, lui prouver toute sa loyauté.
Développement
(1re partie de l’extrait) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx- xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx- xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx- xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (2e partie de l’extrait)
La deuxième partie de l’extrait décrit la reconnaissance du lion envers celui qui l’a sauvé. Tout au long de la description, l’attitude de la bête sera contraire à celle que l’on attend d’un fauve. L’opposition entre la crainte d’Yvain qui pense devoir « combattre et repousser ses attaques » (l. 2045) et la conduite réelle du lion qui agit avec « noblesse et franchise » (l. 2047) montre le caractère extraordinaire de l’animal. En lui attribuant des qualités normalement associées aux chevaliers, le narrateur personnifie la bête. Celle-ci manifeste fortement sa reconnaissance envers Yvain, comme en fait foi le champ lexical de l’humilité : « pattes jointes » (l. 2049), « incline sa tête » (l. 2050), « s’agenouille » (l. 2051), « humilité » (l. 2051), « remercie » (l. 2053) et « rendre grâce » (l. 2054). L’hyperbole « toute sa face mouillée de larmes » (l. 2052) vient aussi amplifier le sentiment de soumission et de gratitude. L’emploi de la métonymie « l’ordure du serpent » (l. 2056), pour décrire ce qui reste du reptile sur l’épée, justifie l’attitude du