C’est un tableau qui a fait coulé beaucoup d’encre et on peut aisément comprendre pourquoi. En surface on pourrais n’y voir qu’un tableau tout bleu, mais ce bleu, comme l’a expliqué Klein, représente l’immatériel. Il faut savoir que lors de sa mise en exposition, il était installé sous forme d’un triptyque avec un tableau rose, un doré et le monochrome bleu. Le rose représente le corps, le doré …. Et le bleu c’est donc l’immatériel. C’est une couleur qui, contrairement au autres tel que le vert ou le rouge auxquelles on peut associer plein d’éléments naturels, nous rappelle tout au plus le ciel et le mer, mais ce sont des choses quasi immatérielles. Le bleu est une couleur très rare dans la nature et c’est pourquoi elle nous ramène à des éléments beaucoup plus subjectifs et immatériel, du domaine du ressentis, de l’abstrait. De plus cette surface plane, d’un bleu aussi éclatant et lisse, possède un certain pouvoir apaisant lorsque l’on regarde la toile on ressent une sorte de sérénité et en même temps on a l’impression de plonger dans une atmosphère tamisée, dans un monde « lisse » dans lequel on serai apaisés. On peut y trouver des références à l’art Zen japonais. Ce tableau a été réalisé avec des pigments purs et une sorte de résine afin de garder la couleur du bleu aussi pure et éclatante que possible. Klein a fait breveté ce bleu sous le nom de International Klein Blu et il a réalisé plus de 50 (?) monochrome bleu avec celui-ci. Dans le domaine de la représentation ce tableau illustre bien le fait que certaine fois l’abstrait peut nous donner une représentation bien plus fidèle que le figuratif. Ce tableau me fait l’effet d’une espèce de miroir, un miroir qui serai le reflet de nous même, mais vu par quelqu’un d’autre. J’ai l’impression qu’il nous aspire et nous attire à lui sans que nous en ayons conscience. La surface de la toile est incroyablement lisse, sans effet de peinture, coup de pinceaux ou quoi que ce soit d’autre, ce qui renforce en moi l’effet