Zaadig
L'extrait étudié est extrait du troisième chapitre de "Zadig" : Le chien et le cheval. "Zadig" est une oeuvre de Voltaire, auteur du 18ème siècle, siècle des Lumières.
Après avoir subi l'infidélité de Sémire et avoir répudié Azora, Zadig se trouve dans la nature qu'il veut étudier. Son esprit d'observation et de déduction lui vaut d'être accusé du vol du cheval du roi et de la chienne de la reine. En effet, il décrit les animaux avec une telle précision qu'on n'hésite pas une seconde à l'envoyer devant le tribunal. Nous nous pencherons ici sur l'esprit critique dont fait part Zadig dans un premier temps puis nous étudierons la satire de la justice.
Texte étudié : Le chien et le cheval (Zadig, Voltaire)
Le chien et le cheval.
Zadig éprouva que le premier mois du mariage, comme il est écrit dans le livre du Zend, est la lune du miel, et que le second est la lune de l'absinthe. Il fut quelque temps après obligé de répudier Azora, qui était devenue trop difficile à vivre, et il chercha son bonheur dans l'étude de la nature. Rien n'est plus heureux, disait-il, qu'un philosophe qui lit dans ce grand livre que Dieu a mis sous nos yeux. Les vérités qu'il découvre sont à lui: il nourrit et il élève son âme, il vit tranquille ; il ne craint rien des hommes, et sa tendre épouse ne vient point lui couper le nez.
Plein de ces idées, il se retira dans une maison de campagne sur les bords de l'Euphrate. Là il ne s'occupait pas à calculer combien de pouces d'eau coulaient en une seconde sous les arches d'un pont, ou s'il tombait une ligne cube de pluie dans le mois de la souris plus que dans le mois du mouton. Il n'imaginait point de faire de la soie avec des toiles d'araignée, ni de la porcelaine avec des bouteilles cassées ; mais il étudia surtout les propriétés des animaux et des plantes, et il acquit bientôt une sagacité qui lui découvrait mille différences où les autres hommes ne voient rien que d'uniforme. Un jour,