Zadig de voltaire
Cette œuvre de Voltaire nous rapporte l’existence tumultueuse de Zadig, personnage de fiction. "Riche et jeune", doté d’une "figure aimable", "d’un esprit juste et modéré" et d’un "cœur sincère et noble", ce jeune homme croit naïvement pouvoir être heureux, mais une Providence capricieuse paraît s’acharner sur lui : quand il semble toucher à la félicité, un malheur survient qui le précipite dans la détresse, et inversement, une intervention extérieure lui permet de se tirer des pires situations. C’est ainsi qu’il est tour à tour trompé par des femmes inconstantes (chapitres I et II), condamné à être supplicié pour se voir promu premier ministre (ch. III à VII), puis vendu comme esclave en Égypte (ch. IX), menacé du bûcher (ch. XI), fait prisonnier par le brigand Arbogad (ch. XIV) pour finalement regagner sa patrie babylonienne en compagnie de la reine Astarté qu’il a lui-même libérée de l’esclavage (ch. XVI). Après des combats qui doivent désigner l’homme qui méritera d’épouser la reine, Zadig est déclaré vainqueur, mais, dernier revers de fortune, il est spolié par un adversaire malhonnête. Désespéré, il rencontre alors un ermite qui n’est autre que l’ange Jesrad déguisé et qui lui explique l’ordre de l’univers (ch. XVIII). Zadig, à nouveau confiant, remporte l’épreuve des énigmes et retrouve ainsi l’amour et le pouvoir auxquels son mérite le destinait (ch. XIX).
On peut donc, à la lecture de cette vie parsemée de déboires aussi brusques qu’imprévisibles, s’apercevoir que Zadig est un conte au confluent de trois traditions : tout d’abord du conte de fées mis à la mode par Perrault et Mme d’Aulnoy, puis modifié par le goût de l’Orient auquel a contribué le recueil de contes persans, chinois et arabes, intitulé Les Mille et une Nuits, traduit par Galland en 1704. À l’invraisemblance des premiers, se sont ajoutés le dépaysement, la sensualité et la cruauté du récit oriental. Ensuite Zadig ressortit au roman picaresque