A une passante charles baudelairs
Il s’agit d’un sonnet de Baudelaire extrait des Fleurs du Mal parues en 1857. Dans cette partie du recueil, intitulée « Tableaux parisiens » (1861), le poète peint des scènes de la vie quotidienne, scènesprises sur le vif et d’autant plus fortes que Baudelaire en saisit la soudaineté.
Un sonnet est constitué par deux quatrains à rimes embrassées (ABBA-ABBA) et par deux tercets. Dans ce poème, il évoque une rencontre aussi inattendue que violente. Il propose par ailleurs l’image d’une femme à la fois belle et mystérieuse, qu’il aperçoit de manière éphémère. Enfin, il voue cette relation amoureuse à l’échec avant même qu’elle ait pu commencer.
Pb : Nous pouvons nous demander comment cette relation est vouée à l’échec ?
I. LA VIOLENCE DE LA RENCONTRE
A. Le contexte de la rue Avant même d’évoquer les circonstances précises de la rencontre, le titre de la partie du recueil concernée (« Tableaux parisiens ») et celui du sonnet nous indiquent qu’il s’agit d’un univers urbain. En effet, Baudelaire arrête son regard sur « une passante » aperçue dans Paris. Dans ce poème, c’est aussi sa propre vision de la ville que le poète donne , vision péjorative comme nous allons le souligner.
En effet, Baudelaire situe cette rencontre dans un contexte particulièrement agressif. La première phrase traduit la violence de cette atmosphère. Le vocabulaire montre à quel point le vacarme est insupportable au poète. Il souligne l’idée d’enfermement en plaçant l’expression « autour de moi » au milieu de deux termes relatifs au bruit : « assourdissante » et « hurlait ». Qui plus est, on peut remarquer le choix des sonorités, en particulier les assonances en « u », « ou » et les allitérations en « r », « s » qui renforcent l’impression d’un vacarme.
B. La violence du « coup de foudre » Au milieu de cet environnement lui-même agressif, la rencontre fait l’effet d’un véritable choc : « Un éclair… puis la nuit ! » (v. 10). Toute la violence de résumée dans cette