analyse de l'éloge de l'ombre
Auteur : Jun’ichiro Tanizaki
Traduit par : René Sieffert
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Au premier coup d’œil, Jun’ichiro Tanizaki (1886 – 1965) est un être scandaleux.
Sadomasochiste, fétichiste des pieds, perçu comme cruel et pervers. Au second coup d’œil il apparaît conservateur, né aux prémices de l’ouverture de l’orient sur l’occident. Au troisième coup d’œil, et surtout pendant ma lecture, je vois …afficher plus de contenu…
L’Éloge de L’Ombre, traduit par René Sieffert et publié aux éditions Verdier en 2011, est un essai petit mais costaud, poétique, bref, mais tout aussi colossal. Texte très important de sa carrière d’écrivain, il est le seul à avoir été publié dans la bibliothèque de la Pléiade.
Écrite en 1933, L’Éloge de L’Ombre est considéré comme une œuvre cruciale, permettant d’approcher l’âme japonaise, ce qui n’est pas chose aisée, en traitant des préoccupations esthétiques. Il m’a plu et séduite, même s’il me faudrait le relire bon nombre de fois pour en apprécier toutes les nuances. Les analyses qui suivront seront donc, sans doute, parfois …afficher plus de contenu…
Il nous avoue sa volonté d’avoir voulu combiner shoji et vitres, expérience infructueuse mais qui démontre encore une fois qu’il n’est en rien réticent à nos pratiques.
Le cœur de la maison japonaise, le tokonoma dont le propos est purement esthétique. Aucune fonctionnalité, si ce n’est mettre en avant l’art japonais. Si le tokonoma est essentiel à ses yeux, c’est avant tout, avance-t-il, car c’est un endroit reculé et dans la pénombre, qui seule peut mettre en valeur les objets qui y sont exposés, ce qui me fait sourire en l’écrivant tant cela semble antinomique dans mes yeux d’occidentale. D’apparence épurée, l’architecture et la décoration japonaise peut paraître simpliste. Mais c’est là notre erreur. Habitués aux ornements, jeux