L'afrique
Sylvie Brunel est professeur de géographie du développement à l’université Paul Valéry de Montpellier et à Sciences Po Paris et est spécialiste reconnue des questions Nord-Sud.
Dans son ouvrage l’Afrique, Sylvie Brunel tente de dresser un tableau actuel de la situation en Afrique. On peut se demander tout d’abord si l’Afrique est en crise ou en faillite. En effet, on constate son retard important grâce à de nombreux facteurs : le poids prépondérant du secteur primaire et la faible industrialisation, la dépendance de l’économie des pays africains des cours mondiaux des produits de base et des aides extérieures ou encore l’instabilité politique dans la majorité des pays. Cependant, on observe des différences selon les régions d’Afrique : les pays du Maghreb se positionnent aujourd’hui comme des pays émergents, d’autre comme l’ile Maurice et le Bostwana sont des pôles structurants et l’on voit ainsi de nombreux renversements de situation en matière de développement des pays africains, notamment grâce à la capacité d’adaptation de la société à la dynamique marchande. De plus, ce continent dispose des plus grandes réserves minérales du monde, son agriculture est en phase d’intensification et il se positionne désormais dans la seconde phase de la transition démographique. Bien que la propagation de technologies soit lente, l’Afrique s’est adaptée à la mondialisation. Ainsi l’Afrique, qui est plein de potentiel, se trouve actuellement plus dans une situation de crise que de faillite.
I. Les causes du retard africain sont elles internes ou externes ?
L’histoire africaine est très largement marquée par les différentes traites qu’elle a subit. La traite européenne ayant été responsable des prélèvements les plus importants, rend possible l’accusation des européens par rapport au retard africain. En effet, la colonisation, qui avait au premier abord une dimension humaniste, permettait en réalité de trouver des débouchés