L'architecture pour les aveugles a-t-elle un sens ?
N° 11183
THEORIE ET DOCTRINE
Dissertation :
L’architecture pour les aveugles a-t-elle un sens ?
COMMENT un aveugle voudrait-il vivre son quotidien, sinon tout aussi simplement que n’importe qui, lorsqu’il s’agit d’interagir avec l’architecture publique ou privée. C’est de là que pourrait provenir une réponse positive et catégorique quand on se demande si une architecture pour les aveugles vaut-elle vraiment le coup d’être édifiée. Pourtant, les habitus sociologiques et modes de vie sont en faveur du plus grand nombre, et les aveugles n’en font pas partie.
C’est pourquoi la réponse n’est pas aussi simple. Le fait de vivre et d’habiter ne nécessite pas uniquement la vue, qui semble pourtant si hiérarchisante avec les autres sens. Le corps de n’importe quel être humain, aveugle ou non, reçoit un nombre suffisant d’informations qui mériteraient d’être approfondies.
Existe-t-il des possibilités pour qu’une architecture généralisée par la vue se voit transformée en une architecture du corps, au moyen d’un filtre tel que le cas particulier des aveugles ?
Le texte nous conduira à faire un constat croisant science, philosophie et sociologie sur ce qui est modifiable, puis nous tenterons de résoudre le problème de l’architecture du corps, cependant contrebalancé avec l’évolution des technologies.
Que nous manque-t-il lorsqu’on est aveugle ? Un sens. Celui de la vue, qui sert de filtre entre le cerveau et l’extérieur. En créant des liens avec les autres sens, l’humain peut alors se mouvoir, se situer, apprécier une perception 3D de l’environnement. En effet tous les sens s’éduquent entre eux, et apprennent alors aussi à se distinguer. D’après les expériences d’Andrew N. Meltzoff, un bébé montre dans sa façon de réagir que l’échange d’informations se fait entre plusieurs récepteurs sensoriels. Il peut alors soit imiter les gestes d’un adulte, ou peut