L'art de lire

479 mots 2 pages
La lecture est-elle un travail ? Valéry Larbaud la nomme un « vice impuni », et Descartes au contraire « une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés ». Tous deux ont raison.
La lecture-vice est propre aux êtres qui trouvent en elle une sorte d’opium et s’affranchissent du monde réel en plongeant dans un monde imaginaire. Ceux-là ne peuvent rester une minute sans lire ; tout leur est bon ; ils ouvriront au hasard une encyclopédie et y liront un article sur la technique de l’aquarelle avec la même voracité qu’un texte sur les machines à feu. Laissés seuls dans une chambre, ils iront droit à la table où se trouvent des revues, des journaux et attaqueront une colonne quelconque, en son milieu, plutôt que de se livrer un instant à leurs propres pensées. Ils ne cherchent dans la lecture ni des idées ni des faits, mais ce défilé continu de mots qui leur masque le monde et leur âme. De ce qu’ils ont lu, ils retiennent peu de substantifique moelle ; entre les sources d’information, ils n’établissent aucune hiérarchie de valeurs. La lecture pratiquée par eux est toute passive : ils subissent les textes ; ils ne les interprètent pas ; ils ne leur font pas place dans leur esprit ; ils ne les assimilent pas.
La lecture-plaisir est déjà plus active. Lit pour son plaisir l’amateur de romans qui cherche dans les livres, soit des impressions de beauté, soit un réveil et une exaltation de ses propres sentiments, soit des aventures que lui refuse la vie. Lit pour son plaisir celui qui aime à retrouver dans les moralistes et les poètes, plus parfaitement exprimées, les observations qu’il a faites lui-même, ou les sensations qu’il a éprouvées. Lit pour son plaisir enfin celui qui, sans étudier telle période définie de l’histoire, se plaît à constater l’identité, au cours des siècles, des tourments humains. Cette lecture-plaisir est saine.
Enfin la lecture-travail est celle de l’homme qui, dans un livre, cherche telles connaissances définies,

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