L'art ne s'adresse t'il qu'à nos sens ?
Cependant, dire des beaux-arts qu’ils produisent ou visent à produire des oeuvres qui s’adressent de manière essentielle à nos sens suffit-il pour affirmer que l’art ne s’adresse qu’à nos sens ? La forme privative (« ne… que ») d’un tel énoncé ne risque-telle pas en effet de nous condamner à l’erreur, notamment en refusant aux produits des beaux-arts la possibilité d’éveiller et d’animer l’ensemble de nos facultés, intellectuelles aussi bien que sensibles, et ainsi de s’adresser en nous aussi bien à l’imagination, à l’intelligence et à la raison qu’à la sensibilité ?
Examinons tout d’abord pour quelles raisons l’art peut sembler tout d’abord ne s’adresser qu’à nos sens.
Si les oeuvres d’art semblent tout d’abord ne s’adresser qu’à nos sens, c’est en premier lieu parce qu’on ne saurait concevoir une oeuvre d’art qui ne se donne pas à nous sous la forme d’une réalité sensible, d’un composé de matière et de forme sensibles accessible à la perception ( sonore pour une oeuvre