L'art a-t-il quelque chose à nous apprendre ?
Dans Théorie esthétique, Adorno dénonce l'hédonisme artistique. Un certain type d'art se rapporte au divertissement et à la jouissance. Cet art est d'emblée considéré comme mauvais ; en effet, la jouissance est triviale et nous rapproche du comportement de l'animal qui consomme pour combler ses besoins sans rien apprendre. Cette thèse nous rappelle celle de Platon qui nous explique que l'émotion et la raison sont deux domaine distincts. En ce sens, ressentir des émotions face à une œuvre reviendrait à cesser de raisonner et par là même cesser d'être un homme. C'est une séparation de l'homme vis-à-vis de son logos pour s'isoler dans la trivialité.
Mais peut-on considérer que l'art qui nous transmet des émotions puisse nous laisser dans un état de neutralité totale, voire de régression? On pourrait dire que l'art détient tout de même une fonction, celle de nous rendre meilleurs à travers une affirmation de la beauté. Mais on n'interroge pas le sens et l'origine de ce qu'on appelle « beau » ; nous contemplons l'œuvre sans