L’art ne s’adresse-t-il qu’à nos sens ?
L’art est un procédé de création, et non pas de production, destiné à notre perception. Pour la plupart, l’art a un sens purement esthétique ; il peut être beau, agréable, ou pas à leurs goûts. Cette conception de l'art comme création par des artistes d'objets que l'on s'accorde à trouver beaux, suivant un jugement de goût, date entre les XVIIIe et XIXe siècles. Il est vrai que pour en arriver à une conclusion comme telle (celle d’affirmer son jugement), l’art s’adresse à nos sens. S’il s’agit d’une peinture, la vue est ce qui nous en rapproche en premier. Mais on considère souvent que l'art moderne et contemporain ont abandonné la notion de beau pour ce qui semble être, très généralement, des principes de transgression ou de rupture.
Est-ce que l’auteur a voulu créer une œuvre d’art seulement pour nous faire éprouver du plaisir purement esthétique ?
Un amateur d’art acquiescerait, tandis qu’une personne du métier serait outrée de cette réponse.
En effet, l’art nous invite à la perception sensible de leur présence, de leur manière d’apparaitre et de se livrer tel quel à nous, et avant tout à nos sens. Les sens jouent un rôle majeur dans le rapprochement que nous créons avec l’œuvre ; si nous n’étions pas doté des sens, nous ne pourrions ni voir l’œuvre, ni l’entendre…
Mais une fois l’œuvre vue, le lien s’arrête-il ici ? Ou bien continu-t-il ?
A quoi serviraient les explications d’œuvres si ce lien s’arrêtait. Et bien ils ne serviraient pas à grand-chose. Effectivement, pour vivre l’art, il faut le comprendre, il faut comprendre par quelles étapes l’auteur est passé pour arriver à la finition.
Cette compréhension souvent rapporté à une révélation, un tilt, aboutissant à une explication souvent incorrecte du fait que le raisonneur n’est pas l’auteur, il ne perçoit que les grandes lignes de sa réflexion. Mais il peut également prendre une œuvre pour soi, c’est-à-dire, donner une explication qui pour lui est juste,