L'attrape coeur JD sallinger
952 mots
4 pages
Holden raconte ici sa dernière journée à Pencey, celle qui précède sa fuite dans les méandres de New York, perdu dans ses propres confins psychologiques. La finale de sa fugue est déjà établie; mercredi, date de son retour prévu pour les fêtes, il retournera au chic appartement familial de Manhattan. Pendant ce court voyage, il aiguise son animosité envers NY et l’hypocrisie du monde qui l’entoure. Image très éloigne de la belle ville innocente qu’il espérait. New York baigne dans l’hypocrisie et ça, il ne peut le supporter. Dans ce décor névrotique se dessine les élucubrations d’Holden : une série de descriptions et de comportements qui en disent long sur le sentiment d’anxiété du jeune, sur sa dépression nerveuse, celle que tous parents espèrent passagère. Des indices, tels la bagarre avec Stradalter, la rage, courir sous la neige vers la maison de Spencer, insomnie, alcool, abus de nicotine. Des comparaisons morbides nous indiquent aussi l’état de choses «Quelque chose de pénétrant comme un clou à m’enfoncer dans le crâne.»
Les mensonges proférés par notre étrange héros relèvent de cette manie mythomane, lui qui s’invente des réalités fantasmagoriques. Holden ment à la mère d’Ernest dans le train, sa tumeur au cerveau, à Spencer pour l’équipement d’escrime, à Antolini, à Sally, aux trois idiotes à qui il dit avoir aperçu Gary Cooper.… Ces mensonges ridicules témoignent de son immaturité. D’ailleurs, il n’arrête pas d’exagérer, des hyperboles ? Avec lui, le temps est subjectif, ça prend toujours des heures alors qu’en réalité on ne compterait pas plus de 10 minutes ! Notre personnage ne tourne pas rond émotivement ni mentalement. Il le dit lui-même; il est fou, de façon passagère, idiot parfois. Il lui arrive d’être sadique, trouillard et looser. Rien de très sain tout ça. Il n’a d’ailleurs jamais « la forme ». À la fin du roman, Holden est franchement mal en point. Entre deux âges, trop grand, des cheveux gris qui témoignent de sa présence du côté adulte.