L'espace européen
« Tout État européen qui respecte les valeurs visées à l’article 2 et s’engage à les promouvoir peut demander à devenir membre de l’Union [1]». Aussi, d’après l’article 49 TUE du traité de Lisbonne, tout pays peut poser sa candidature d’adhésion à l’Union européenne s’il respecte deux critères : des critères d’ordre géographique et un autre d’ordre politico-idéologique. Si l’article 2 énumère ces valeurs européennes, aucun article ne donne un cadre géographique précis à ce que la construction européenne poursuit. Avant d’envisager l’Europe comme étant une construction de l’homme, cette dernière n’était que le produit de l’histoire laquelle lui conférait des frontières, des limites suivant les époques et les domaines d’étude auxquels elle renvoyait. C’est bien ici de la notion d’espace européen dont il est question. Quel est-il ? Si par définition, on considère un espace comme étant une zone géographique délimitée[2], « une dimension sociétale qui correspond aux relations établies par la distance entre différentes réalités sociétales[3] ». Appliquée au cas européen, il apparaît bien difficile de nommer clairement les différentes sociétés dont il est question. Sa géographie résulte de son histoire et varie selon les époques. Apparu sous la Grèce antique, le terme d’Europe a été, au cours des siècles, remanié dans ses limites et a vu son organisation politique varier. Zone de conflits, espace de l’exercice de l’influence de la religion chrétienne, territoire de l’Empire romain germanique, terrain de jeu des puissances rivales, construction politico-économique, Etat fédéral, l’Europe renvoie, sans cadre historique, a de nombreuses valeurs. Pourtant à chaque époque, l’espace européen à ses propres contours. Aussi entendons-nous par Europe contemporaine et construite sous le terme d’espace européen tel celui étudié ici, même si, de toute évidence, l’histoire de l’Europe ne peut et ne doit être écartée puisqu’elle constitue, avec la culture, la