L'etat dans les relations internationales
A la fin du XXème siècle, l’Etat était considéré par certains comme un héritage du passé, que la mondialisation et l’autonomie croissante des sociétés civiles ne tarderaient pas à rejeter en dehors de l’histoire. Les relations internationales étaient alors envisagées dans une approche sociologique, intégrant l’ensemble des rapports sociaux dans chacune de leurs dimensions, civiles, économiques, politiques. L’idée d’une gouvernance globale, marquée par une fluidité de relations entre des groupes multiples se substituait alors à une fragmentation territoriale et nationale considérée comme dépassée.
Avec le recul du temps, cette analyse apparaît de nature essentiellement idéologique, portée par un idéal d’universalisme, de développement de valeurs communes comme les droits de l’homme, de protection de « biens communs » comme l’environnement. Cette mondialisation positive reposant sur l’effacement des frontières, la transparence des sociétés, la conscience collective d’une solidarité entre les groupes, n’a cependant pas trouvé d’écho immédiat dans la société internationale.
Le début du XXIème siècle n’est pas marqué par une disparition des frontières, mais bien davantage par leur multiplication et leur renforcement.
Multiplication, car la disparition du bloc soviétique s’est traduite par des revendications de minorités soudées par une langue, une religion, voire des frustrations communes, et désireuses de se constituer en Etat. Certaines y sont parvenues comme au Kosovo, d’autres sont à l’origine de conflits parfois violents comme en Tchétchénie, en Abkhazie ou en Ossétie du Sud.
Renforcement des frontières aussi, car les Etats ont été confrontés à des facettes négatives de la mondialisation. L’immigration clandestine comme la menace terroriste ont incité les autorités publiques à renforcer leurs prérogatives et les contrôles des frontières. La crise financière et économique a également suscité un